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Augmenter tous les taux de TVA de 1 % frapperait le secteur de la construction à quatre reprises : ce serait le coup de grâce

Grijs schaalmodel van een huis tussen steenafval.

Le marché du logement neuf traverse une période extrêmement difficile depuis 2022. Le nombre de permis de bâtir pour les nouvelles constructions est à un niveau historiquement bas, alors que nous avons besoin de deux fois plus de logements neufs chaque année pour éviter une crise du logement. La rénovation résidentielle, quant à elle, reste insuffisante, alors que notre rythme de rénovation devrait être triplé. Seul le segment de la démolition et reconstruction montre quelques signes de reprise, grâce au taux de TVA réduit à 6 % pour les projets de vente. « Nous ne comprenons donc absolument pas que le gouvernement fédéral envisagerait d’augmenter linéairement tous les taux de TVA d’un point de pourcentage. Une telle mesure toucherait de plein fouet le secteur de la construction et de l’installation à quatre niveaux : la rénovation et la démolition-reconstruction (de 6 % à 7 %), le logement social (de 12 % à 13 %) et la construction neuve (de 21 % à 22 %). Cela rendrait la construction et la rénovation inabordables pour tous les types de logements. De plus, de nombreuses entreprises du secteur, déjà fragilisées, risqueraient de ne pas survivre alors que nous battons déjà des records en matière de faillites et que nous perdons beaucoup d’emplois. Nous appelons donc le gouvernement fédéral à ne surtout pas augmenter la TVA sur aucun type de construction », déclare Niko Demeester, CEO de la fédération de la construction Embuild.

Le marché du logement neuf est en grande difficulté depuis 2022 et n’arrive pas à sortir de l’impasse. Quelques chiffres illustrent la gravité de la situation :

  • En Belgique, 20.160 permis ont été délivrés pour la construction de nouveaux logements au cours du premier semestre 2025. Il s’agit du niveau le plus bas depuis 1998, année où 18.641 logements avaient été autorisés.
  • Selon une étude d’Embuild, l’activité des constructeurs de logements reculera de 3,5 % cette année et devrait encore diminuer de 2,3 % en 2026.
  • 7 entreprises sur 10 actives dans la construction de logements s’attendent à une détérioration de la situation au cours des six prochains mois, selon la dernière enquête de conjoncture de la fédération.

La rénovation souffre tout autant :

  • Le nombre de permis de rénovation s’élève à 12.632 au premier semestre 2025, soit le niveau le plus bas depuis treize ans.
  • L’activité dans la rénovation augmente encore légèrement (+1,1 % en 2025 et +1,2 % en 2026), mais cette croissance est bien trop faible.
  • 65 % des entreprises spécialisées dans la rénovation anticipent une poursuite du ralentissement au cours du prochain semestre.

Niko Demeester, CEO d’Embuild : « Il serait extrêmement contre-productif d’augmenter la TVA sur les logements neufs de 21 % à 22 %. Cela réduirait encore davantage la demande de logements neufs, alors que les ménages ont besoin d’un accès à des logements abordables et que de nombreux constructeurs sont déjà au bord du gouffre. Au cours des 12 derniers mois, 1 600 emplois ont déjà disparu dans le secteur de la construction et de l’installation, et ces pertes d’emplois risqueraient d’augmenter encore. »

Dans la même logique, la fédération de la construction juge tout aussi insensé d’élever de 6 % à 7 % la TVA sur la rénovation et la démolition-reconstruction. Nous devons tripler notre rythme de rénovation et cela ne sera pas possible si les rénovations deviennent à nouveau plus chères. De plus, le logement social serait lui aussi pénalisé, puisque le taux de TVA dans ce segment passerait de 12 % à 13 %, alors même que les listes d’attente pour un logement social ne cessent de s’allonger.

Impact d’une hausse générale de 1 point de pourcentage de TVA :

  • Logement neuf : de 21 % à 22 %
  • Rénovation résidentielle : de 6 % à 7 %
  • Démolition-reconstruction : de 6 % à 7 %
  • Logement social : de 12 % à 13 %