Nombre de permis de construire à un niveau historiquement bas, alors que les besoins en nouvelles constructions et en rénovations sont particulièrement élevés

Le nombre de permis de construire délivrés pour des logements dans notre pays est au niveau le plus bas depuis 1998, selon les chiffres de Statbel pour le premier semestre 2025. La construction de nouveaux logements recule fortement depuis maintenant 4 ans, tandis que la rénovation des logements reste, elle aussi, à un niveau trop faible. Selon les prévisions économiques d’Embuild, l’activité dans la construction de nouveaux logements diminuera de 3,5 % cette année, tandis que la rénovation de logements, avec une augmentation limitée de 1,1 %, ne performe pas suffisamment. « C’est bien trop peu pour inverser la crise du logement et atteindre les objectifs climatiques. Nous avons besoin de davantage de nouveaux logements et de rénovations de logements, car la population augmente et notre parc immobilier est très vétuste. C’est pourquoi il est essentiel que les gouvernements de notre pays utilisent la fiscalité, les droits d’enregistrement, les primes, les garanties, les prêts et les permis aussi efficacement que possible, comme levier pour construire de manière abordable, rénover durablement et stimuler l’activité économique », déclare Niko Demeester, CEO d’Embuild, la fédération de la construction.
Au cours des six premiers mois de 2025, 20 160 permis ont été délivrés pour la construction de logements en Belgique. Il s’agit du nombre le plus bas depuis 1998, année où 18 641 logements avaient été autorisés. Les chiffres de Statbel montrent également que le nombre de permis de rénovation continue de baisser. Durant le premier semestre de 2025, 12 632 permis ont été délivrés, soit près de 1000 de moins que pendant la même période de l’année précédente, ce qui représente le niveau le plus bas depuis treize ans.
Depuis 2022, le secteur de la construction et de l’installation ne progresse plus. Cette année ne fera pas exception, avec une croissance nulle prévue. L’année prochaine, on prévoit même une légère baisse de -0,3 % de l’activité dans tous les segments du secteur de la construction. La situation est encore plus préoccupante dans la construction de nouveaux logements. Cette année, l’activité diminuera de 3,5 %, selon une étude d’Embuild, et elle devrait encore baisser de 2,3 % l’an prochain. Pourtant, 75 000 logements supplémentaires sont nécessaires chaque année jusqu’en 2030 pour suivre l’évolution démographique.
La rénovation résidentielle, quant à elle, connaît encore une légère hausse de l’activité (+1,1 % cette année et +1,2 % en 2026), mais cette croissance reste beaucoup trop faible. Là aussi, un rattrapage important est nécessaire : le rythme de rénovation du parc immobilier belge doit être au moins triplé pour rendre nos habitations résistantes au changement climatique.
Plusieurs facteurs expliquent le malaise qui règne dans la construction et la rénovation de logements : la hausse des prix des matériaux de construction et l’augmentation des taux d’intérêt (même si les taux sont de nouveau stables depuis un an) ont entraîné une hausse des coûts de construction de 29 % par rapport à il y a cinq ans, tandis que les procédures d’octroi de permis deviennent plus complexes et que les normes de durabilité sont plus strictes.
Niko Demeester, CEO d’Embuild, explique : « Nous avons besoin d’une politique qui remet la construction et la rénovation au centre des priorités, plutôt que de les compliquer davantage. Toutes les autorités doivent maintenant assumer leurs responsabilités et créer un cadre qui redonne confiance aux ménages et aux investisseurs. C’est pourquoi il est essentiel que les gouvernements de notre pays utilisent la fiscalité, les droits d’enregistrement, les primes, les garanties, les prêts et les permis aussi efficacement que possible, comme levier pour construire de manière abordable, rénover durablement et stimuler l’activité économique. »